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Nécrologie
de Jacques Chirac

Défunt célèbre
Crédit photo : Patrick Kovarik-AFP

Jacques Chirac sa vie

Jacques Chirac, ancien président français, est décédé le 26 septembre 2019 à Paris. Tout au long de sa carrière politique, il a occupé différents postes en tant que haut fonctionnaire avant d’accéder à la présidence. Sa mort fait suite à sa longue maladie, une insuffisance rénale, dont il a été victime. Il avait 86 ans.

Lors des événements mai-68, il joue un rôle important dans les négociations qui déboucheront sur la signature des accords de Grenelle qui met fin à la grève

Jacques Chirac, de l’administration à la politique

Jacques Chirac, de son nom de naissance Jacques René Chirac, est né le 29 novembre 1932 à Paris. Il est couvé par sa mère qui a déjà perdu une fille d’une broncho-pneumonie à l’âge de 2 ans. Sa famille se réfugie en Corrèze pour fuir l’avancée allemande avant de revenir sur Paris pour obtenir son baccalauréat en section « mathématiques élémentaires » en 1950. Mais contre toute attente, en 1951, il entame des études à l'Institut d'études politiques de Paris (IEP), section service public, en vue d’une carrière en administration. Pendant cette période, il milite momentanément dans la mouvance du Parti communiste et signe l'appel de Stockholm. Il s’envole pour les États-Unis en 1953 pour assister au programme universitaire d’été d’Harvard en tant qu’étudiant auditeur libre. De retour à Paris en 1954, il soutient son mémoire de géographie économique et à l’automne de la même année, il fait son entrée à l'École Nationale d'Administration (ENA). Un cursus ponctué par son service militaire qu’il effectue à l'École de Cavalerie de Saumur à partir du mois d’avril 1955. Jacques Chirac, partisan de l’Algérie française, se porte volontaire pour faire la guerre d’Algérie en 1956 bien qu’il en soit dispensé en tant qu’étudiant de l’ENA. Il est libéré en juillet 1957 et reprend ses études pour effectuer un stage à la préfecture de l'Isère. C’est à cette période qu’il devient gaulliste, motivé par son ambition, mais aussi de son milieu social. En effet, Jacques Chirac s’est marié à Bernadette Chodron de Courcel, issue d’une famille bourgeoise. Diplômé en 1959, Jacques Chirac est affecté auprès du directeur général de l'Agriculture en Algérie. À son retour en France, il est nommé auditeur à la Cour des Comptes avant de devenir chargé de mission en 1962 auprès du secrétariat général du Gouvernement, puis au cabinet du Premier ministre, Georges Pompidou. Il devient rapidement un partisan de ce dernier et entame l’année suivante sa carrière politique.

Jacques Chirac, sa carrière politique

C’est en mars 1965 que Jacques Chirac est élu conseiller municipal de Sainte-Féréole, en Corrèze. Alors que Georges Pompidou l’incite à se présenter aux élections législatives sur Paris en 1967, Jacques Chirac préfère rester en Corrèze, réputé pour être un bastion de la gauche. Il est alors élu de justesse et arrache alors la circonscription d’Ussel. La même année, il est nommé secrétaire d'État à l'Emploi auprès du ministre des Affaires sociales et crée alors l’Agence Nationale pour l’emploi. Il continue parallèlement son implantation en Corrèze et est élu conseiller général pour le canton de Meymac en février 1968 (il sera réélu en 1976 et en 1982). Lors des événements mai-68, il joue un rôle important dans les négociations qui déboucheront sur la signature des accords de Grenelle qui met fin à la grève. Après quoi, il est nommé secrétaire d’État à l’économie et aux finances et est élu président du conseil général de Corrèze en 1970, poste qu’il occupera jusqu’en 1979. Il occupe plusieurs postes ministériels sous la présidence de Georges Pompidou. À la mort de ce dernier, il se rallie à Valery Giscard d’Estaing qui, à son élection, le nomme à Matignon tandis que progressivement, Jacques Chirac prend la tête de l’union gaulliste, l’UDR (Union pour la défense de la République). Il est contraint de démissionner de ce poste en 1975, car les réformes mises en place par le président contrarient l’électorat gaulliste. Et suite à ses différends avec VGE, il démissionne également de son poste à Matignon en 1976, année où il est élu député. Il crée en même temps le parti RPR (Rassemblement pour la République) dont il devient également le président. L’année suivante, il devient le premier maire de Paris élu au suffrage universel. Fort de sa popularité politique, il mène le RPR à la tête lors des élections législatives de 1978. Il annonce sa candidature à l’élection présidentielle en 1981, mais échoue, contraint de soutenir malgré lui VGE face à François Mitterrand. Mais les gaullistes échouent et Jacques Chirac est alors à la tête de l’opposition. Il se rapproche également du parti UDF. L’union des deux partis rafle par majorité absolue les législatives de 1986. Ils signent un accord de gouvernance et Jacques Chirac occupe Matignon sous François Mitterrand, mais la cohabitation est difficile, marquée par une rupture avec les jeunes notamment. Mais ambitieux, Jacques Chirac se porte candidat à l’élection présidentielle en 1988. Battu par le président sortant, il garde néanmoins la mairie de Paris. Il est également réélu président du parti RPR, en1990, qui devient la première force politique de la France en remportant les législatives de 1993. Jacques Chirac se présente de nouveau à la présidentielle en 1995 et est élu au premier tour. Contesté dans sa gouvernance, il décide de dissoudre l’Assemblée nationale en 1997 qui finit par le contraindre à cohabiter avec la gauche pendant 5 ans. Il favorise la fusion du RPR et de l’UDF, donnant ainsi naissance à l’UEM (Union en mouvement) en 2001 qui le présente à la présidentielle de 2002. Il gagne face à Jean Marie Le Pen, car la gauche a fait barrage au Front National (FN). Mais ce second mandat sera ponctué d’échecs et de scandales et Jacques Chirac affaibli par un accident vasculaire cérébral en 2005 décide de ne pas se présenter pour un troisième mandat. Jacques Chirac est le premier président à être condamné, en 2009, lors du procès sur les emplois fictifs à la mairie de Paris durant son mandat. Et malgré un bilan économique et social mitigé, il reste une image forte de la Vème république. Après son départ, il s’est consacré à la fondation qui porte son nom. Ses obsèques ont eu lieu 30 septembre 2019 avec une messe donnée en son honneur à la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, dans la stricte intimité familiale. Il est inhumé dans le cimetière du Montparnasse, là où repose également sa fille Laurence.

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